JACQUES BAGE
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SELECTED WORK
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JACQUES BAGE
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ANGELO VULLO
SELECTED WORK
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Cette peinture s’est développée un temps selon divers motifs décoratifs. Mais elle ne s’y limita nullement. Comme pour bon nombre d’artistes de la modernité (depuis Matisse jusqu’à Wim Delvoye, en passant par Christopher Wool) l’usage des arts décoratifs d’Orient ou d’Occident est ici le moyen d’accéder à une force de l’art que les images ne procurent pas, ou rarement.
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Ensuite, Angelo intensifia son décorum pictural en termes de réseau. Ce dernier étant à vrai dire aujourd’hui, l’incarnation la plus vive des trames anciennes de la mosaïque et de la tapisserie. Grande maturité de cette peinture et correspondance même dans la recherche et la durée avec les technologies de notre temps. Les réseaux d’Angelo Vullo m’apparaissent comme les textiles minéraux d’un vaste entrelacs pixellisé. Quelque chose d’ancestral et de nouveau, comme si Seurat, Klee, Byzance, Mondrian, Bonnard et quelques autres pouvaient ici être relus.
Le décoratif, en effet, est une voie royale de l’abstraction. On y géométrise le sensible sans pour autant le soustraire au plaisir d’un chacun. Les Primitifs le savaient, y encourageant une écriture visuelle collective. En quelque sorte, Angelo Vullo expérimenta là sa peinture comme une sorte de milieu. Le spectateur ne la regardait pas à distance mais selon une sorte de corps-à-corps avec une couleur florale.
​ Pierre Sterckx, 2013
CLAUDIE LAKS
Biographie
Claudie Laks a commencé par étudier la littérature et la linguistique avant d’entamer des études artistiques à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, ainsi qu’à l’université. Élève de Georges Jeanclos, elle développe pendant plusieurs années une pratique essentiellement sculpturale, orientée vers un questionnement bachelardien de la terre. Cette période de travail sera récompensée par différents prix, notamment le prix de sculpture de la Fondation Caplain Saint André en 1982, le prix de la Fondation Elf-Aquitaine en 1983, une acquisition du FNAC en 1984, et par des expositions, telles que les « Ateliers 81/82 » à l’ARC, « Terres d’artistes » à Beaubourg, « Expression Sculpture » au musée des Monuments français en 1983, ainsi que des expositions à la galerie Regards en 1984 et 1986. Artiste invitée à la Manufacture de Sèvres, elle réalise une œuvre sérielle où la porcelaine, travaillée en feuilles, défie les lois de la pesanteur.
En 1989, une exposition à l’atelier Cantoisel, à Joigny, avec Georges Jeanclos marque la fin de la pratique sculpturale de la terre.
Durant les années 1990, le volume regagne progressivement la bidimensionnalité. D’abord, à travers une recherche du relief et du fragment : l’argile dans ses différentes matérialités, parfois associée au bois, permet des installations en relation avec le plan du mur. Une exposition à l’Institut français de Barcelone en 1991 et la participation à l’exposition « Singularités », à la galerie Marwan Hoss, en 1992 ont pu témoigner de cette recherche. Ensuite, elle radicalise sa démarche à travers de grands découpages de contreplaqué peints mais réalisés dans un souci à nouveau paradoxalement sculptural : « tailler dans la couleur », pour reprendre la célèbre formule de Matisse, ou tailler dans le plan, c’est aussi sculpter l’espace, le faire résonner. Cela, Claudie Laks l’avait certes compris devant les découpages de Matisse et de Picasso mais aussi chez Viallat, et lorsque, adolescente, elle visite l’atelier de Brancusi au musée d’Art moderne, avenue d’Iéna, subjuguée par ce qui se passe autour et entre les sculptures. Elle montre ce travail des grands découpages à l’atelier Cantoisel, à Joigny, et au Carré des Arts du Parc floral de la ville de Paris en 1995. À la galerie Romagny, en 1999, elle présente une série de collages-découpages sur papier et de grands formats sur toile.
La redécouverte du pouvoir spatial et dynamique de la couleur ainsi que les rencontres et les échanges avec Christian Bonnefoi et Jean-Pierre Pincemin contribuent à orienter et conforter son travail. Ce qu’elle retient de l’un, c’est la manière ludique de travailler dans le plan et la couleur, et chez le second, le geste médium au service de la peinture ainsi que le dialogue incessant entre peinture et sculpture.
Depuis le début des années 2000, Claudie Laks peint essentiellement sur de grands formats qui ont pu être découvert notamment lors de son exposition au musée de Sens en 2007 et à la Galerie Protée à Paris ainsi que dans différentes foires d’art contemporain. Le retour à la toile, au pinceau et à la couleur est revendiqué comme condition nécessaire à la production d’une peinture fondamentalement picturale, frontale, dont le principe rétinien est assumé. La force de présence spatiale de sa peinture rivalise avec celle, depuis toujours incontournable, de la sculpture dont ses dernières œuvres en métal peint se font l’écho.
Claudie Laks vit et travaille à Paris et en Bourgogne.